L’équipe de l’Université de Thiès conduit l’optimisation de la chimioprévention du paludisme saisonnier en Afrique

21 Oct 2020
Photo: Toby Madden / MMV

Thiés, le 21 octobre 2020. Nous sommes heureux d’annoncer le projet d’optimisation de la chimioprévention du paludisme saisonnier (OPT-SMC), qui a débuté le 1er mai 2020. Ce projet vise à optimiser la mise en œuvre et l’efficacité de la chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) en renforçant les capacités de recherche-action des programmes nationaux de lutte contre le paludisme et d’éradication de la maladie.

Ce projet est dirigé par le professeur Jean-Louis Ndiaye de l’Université de Thiès, qui sera secondé par le coordinateur du projet, Ibrahima Mbaye, et le gestionnaire de données, Amadou Seck. L’équipe de l’Université de Thiès (Sénégal) travaille en partenariat avec le Programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales (TDR) de l’Organisation mondiale de la santé, Medicines for Malaria Venture (MMV) et la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM).

Grâce au financement du Partenariat Europe-Pays en développement pour les essais cliniques (EDCTP), le projet OPT-SMC soutiendra treize pays d’Afrique de l’Ouest et centrale qui mettent en œuvre la CPS, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Tchad et le Togo.

La chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) consiste à administrer chaque mois un traitement antipaludique combiné de sulfadoxine-pyriméthamine et d’amodiaquine, à tous les enfants âgés de trois mois à cinq ans pendant la saison du paludisme (de trois mois à 10 ans au Sénégal). Dans les régions africaines du Sahel et du sub-Sahel, les décès et les maladies graves imputables au paludisme surviennent principalement chez les jeunes enfants pendant la saison des pluies, qui dure généralement de trois à cinq mois. Assurer une CPS chaque année au cours de cette période permet d’offrir à ces enfants un niveau élevé de protection.

En 2019, les programmes de CPS ont concerné 22 millions d’enfants. Toutefois, bon nombre de ces enfants n’ont pas reçu la totalité des traitements mensuels qui sont nécessaires pour être protégés tout au long de la période à risque. En outre, on estime à 13 millions le nombre d’enfants éligibles à la CPS, mais vivant dans des zones non couvertes par un programme de CPS. Il est donc urgent de protéger tous les enfants éligibles en comblant cet écart et en optimisant la mise en œuvre de la CPS. Cet aspect a été mis en avant lors d’une consultation technique organisée par le Programme mondial de lutte antipaludique de l’OMS et le TDR en octobre 2019.

Le projet OPT-SMC vise à contribuer à cet objectif. Sur une période de quatre ans (2020-2024), OPT-SMC renforcera la capacité des programmes nationaux de lutte contre le paludisme et d’élimination de la maladie à mener des activités de recherches de mise en œuvre, à adapter la CPS aux conditions locales et à renforcer l’engagement communautaire. Ces actions devraient permettre d’adapter la mise en œuvre et d’améliorer l’impact de la CPS afin d’épargner à un plus grand nombre d’enfants les effets dévastateurs du paludisme.

L’une des priorités immédiates de 2020 était de planifier la bonne mise en œuvre de la CPS compte tenu de la COVID-19. Le Groupe de travail sur la CPS a élaboré un document d’orientations pour que les pays maintiennent la mise en œuvre de la CPS pendant la pandémie tout en minimisant le risque d’augmentation de la transmission de la COVID-19. Le projet OPT-SMC a préparé des clips vidéo pour illustrer ces orientations et cherche à évaluer l’impact de la COVID-19 sur la campagne CPS de 2020.